Accompagnant des enfants (ou adultes) souffrant de troubles dyslexiques, soit en consultation de phoniatrie, soit dans des ateliers individuels ou collectifs utilisant la remédiation sonore, vocale, instrumentale, rythmique et corporelle, je vous invite à lire :

Des séances hebdomadaires de musique rythmée pendant quelques mois améliorent considérablement les capacités de lecture des enfants dyslexiques. Une approche complémentaire à l’orthophonie qui mérite d’être développée ….

dyslexie et musiqueDes études récentes sur la relation réelle entre les troubles de l’apprentissage et de la musique ont été effectuées dernièrement. Et selon l’INSERM, les résultats sont plus que satisfaisants : la musique aurait effectivement des effets thérapeutiques plus que bénéfiques sur les enfants dyslexiques !

Dyslexie et musique : quel est le lien ?

test dyslexieIl est, avant tout, important de soulever une idée reçue qui a orientée toutes les recherches et les expériences menées pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau depuis toujours : les zones traitant la musique et le langage ne sont pas complètement séparées.

Il existe en effet des zones traitant uniquement la parole ou le langage. Mais on trouve également dans le cerveau des zones pouvant traiter les deux, de manière simultanée ou par intermittence. Dans ce dernier cas, si une zone est sollicitée et améliorée pour l’une des activités, l’autre l’est forcément ! Les changements vont toujours dans les deux sens. Ce qui explique pourquoi – et cela est scientifiquement prouvé – les musiciens ont des facultés de langage beaucoup plus performantes. Non seulement ils n’ont aucune difficulté à déchiffrer, mais il apparaît qu’ils ont également moins de difficultés à apprendre des langues étrangères.

Pourquoi ? Comment ?

L’apprentissage de la musique exacerbe des activités cérébrales complexes et générales telles que la discrimination sonore, la notion du rythme et subséquemment la notion du temps, la précision du geste… bref, autant de capacités qui font défaut à l’enfant dyslexique. Selon Daniel Schön, « Le rythme semble réguler l’activité oscillatoire cérébrale qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons ».

En maîtrisant le rythme, l’enfant va naturellement améliorer ses compétences en matière d’encodage de son et de coordination, deux éléments essentiels pour une bonne lecture. Pendant l’activité musicale ainsi, le cerveau effectue ce que les chercheurs décrivent comme un « transfert de compétence » qui se résume ainsi: Maîtrise du rythme => reconnaissance des sons => lecture aisée

  • L’émission de France musique Cours de musique pour traiter la dyslexie – ça marche ! publiée le jeudi 02 juin 2016 à 12h26, où le neuropsychologue  Daniele Schön, ayant participé à la recherche de l’Institut de neurosciences des systèmes, Inserm/Université Aix-Marseille., après avoir expliqué les liens entre la musique et la parole dans notre cerveau,

« La pratique de la musique est une activité cérébrale très complexe. La musique est plus structurée que le langage et elle demande une grande précision temporelle, à la fois dans la perception et dans le geste. ….. Les systèmes auditif et motrice doivent être très bien connectés, différentes zones du cerveau se mettent en résonance pour arriver à un résultat ultra-précis et ultra- efficace. Les processus prédictifs dans la pratique musicale sont très subtils, et notre cerveau aime anticiper. Le cerveau est comme un orchestre : plus la communication entre les aires est importante, plus la connexion est performante et plus il y a de synchronie entre différents aires. Et comme on a dit que les zones du langage et de la musique communiquent, les deux en bénéficient « 

conclue ainsi:

« …La musique est d’ailleurs déjà très largement utilisée dans le traitement des pathologies du langage et par les musicothérapeutes, mais maintenant nous avons pu prouver par la science que ces pratiques sont à prendre en considération de manière sérieuse, en parallèle avec l’orthophonie qui reste la base de la prise en charge de la dyslexie »

Je vous invite également à vous référer à la bibliographie de MUS’E, notamment

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Dr Isabelle Marié-Bailly, phoniatre au CHR d’Orléans, directrice de formation de MUS’E